mercredi 26 avril 2006

Ami de la chicane!


Ne manque pas ce soir de délaisser ton avenir et les livres intelligents qui ne manqueront pas de faire de toi l’élite de demain pour glisser un œil torve sur les élégants mouvements chaloupés du corps sublime de la Nouvelle Star, Christophe, qui doit sa consécration au pouvoir d’attraction naturelle que semblent détenir les reptiles à carapace* sur le genre humain gourmand d’aventures télévisuelles inédites.

christophe_willemUn peu trop dégingandé pour être honnête, un humble gloussement qui ne cache pas tout à fait un âpre désir de vaincre, une chanson dont on ne soupçonnait pas la suavité…
Le personnage attire la sympathie de tous parce qu’il nous fait ressentir un intense soulagement, par l’assurance d’une écoute consécutive de trois minutes trente de chanson sans avoir à se cacher sous un coussin en criant à son voisin de canapé « oh non vite, zappe, elle chante faux! ». Lequel voisin, lui, s’esclaffe à en perdre haleine en saisissant enfin l’intérêt du programme, qui est de rire de jeunes gens souffrant d’une voix à la justesse aléatoire et relookés par un kazakh branchouille semblant se libérer (il était temps !) du joug soviétique par une débauche de matières, qui de cuir, qui de paillettes.

Certes, on n’en sort pas grandi.
Ces jeunes fauves mugissent dans une alternance de lumières jaunes d’or, vert bouteille, fuchsia et bleu roi, un tas de chiffres s’affichent à l’écran pour perturber le téléspectateur inattentif qui jettera à l’occasion un œil sur les mercredis de l’histoire ou les scores footballistiques ; on regrettera les cris, le bruit, et on se montrera consterné par Benjamin Castaldi.

Mais quand même. Avec un bon plateau de fromages, franchement, il y a matière.

*le signifiant de Christophe est la tortue, pour des raisons que j’ignore, mais il semblerait que cela puisse avoir un rapport avec sa gestuelle légèrement hors du temps.


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