lundi 18 septembre 2006

Show time


brialyLes femmes devraient avoir les seins dans le dos, ce serait plus agréable pour danser.

Jean-Claude Brialy


dimanche 17 septembre 2006

Quelques idées pour en finir (déclenchement maison d'accouchement qui tarde)


idee- laver les carreaux, il paraît que les bras en l’air ça y fait
- boire du lait chaud avec de la cannelle, ça ramollit le col de l’utérus
- coucher avec monsieur trois fois par jour, s’en donner à cœur joie
- la pleine lune (disponible dans toutes les grandes et moyennes surfaces, ndlr)
- monter et descendre des escaliers en crabe, dos à la rambarde, en fléchissant les genoux et pour faire bouger le bassin
- la tisane de framboisier, ça s’achète en pharmacie et ça fait descendre le bout de chou
- des gros câlins hihihi
- marcher à quatre pattes
- un peu d’huile de ricin et bébé sera bientôt là
- la danse du ventre mais attention rien de tel pour choper une sciatique
- des rapports sexuels, les spermatozoïdes déclenchent les contractions
- oui mais on fait quoi avec de l'huile de ricin? doit-on s'en enduire le plancher pelvien?
- j'ai entendu parler d'un massage à la base du pouce, il paraît que c’est un point d’accuponculture mais j’en sais pas plus
- attention attention les filles! lol! pour l’huile de ricin, je connais pas la posologie mais c’est sûr ça marche, enfin je pense (lol!) que ça s’avale mais je vais me renseigner quand même lol faudrait pas intoxiquer vos choupinets lol
- vous fatiguez pas bébé aura toujours le dernier mot
- marcher dans la forêt et respirer l’air frais
- moi j'ai fait des séries de génuflexions en respirant très vite, BB1 est arrivé six heures après
- ça veut dire quoi lol?
- alors j’ai trouvé la référence, chez Anne-Isabelle Bocaille « Attendre bébé, puis l’accueillir », l’huile de ricin ça a un effet laxatif, ça stimule un travail un peu lent, il faut en avaler quelques cuillers à café mais c’est dégueu
- demain c’est la pleine lune, tant mieux parce que je suis carrément patatraque
- manger très épicé, ça dégoûte bibinou et il veut sortir
- serpiller la maison, jardiner, briquer la salle de bain à quatre pattes
- la méthode italienne, ça marche à tous les coups
- franchement la nature est bien faite, si c’est 40 S.A., c’est 40 S.A.
- des touchers vaginaux avec un concombre pour titiller le col
- euh c'est quoi la méthode italienne
- faire les boutiques toute la journée, marcher et porter les paquets
- la méthode italienne c'est crac-crac avec le papa (si ça lui fait pas trop peur, parce qu'il y a des mecs qui ont peur de toucher la tête du bébé avec leur kiki)
- stimulation mammaire : presser ses seins pour faire sortir du lait, 30min/jour, ça stimule les hormones
- faire le ménage comme une tarée comme changer les draps toute seule
- navrée mais faut laisser faire la nature


(merci aux lumineux forums "grossesse" d’aufeminin.com, magicmaman, doctissimo…)

samedi 16 septembre 2006

Un truc que je déteste sur la grossesse #5


SAJe hais que le temps de la grossesse se calcule en S.A.

Qu’est-ce qu’une S.A. ?
Une S.A. est une semaine d’aménorrhée, une unité de mesure un tantinet post-structuraliste.
Comment calculer en S.A. ?
Eh bien tout à fait simplement, à première vue: on commence le savant calcul, en semaines, à partir de la date du début des dernières règles.

Il y a deux attitudes face à ce calcul.

La première concerne les femmes depuis toujours passionnées par le concept des menstrues. Elles tiennent quotidiennement un petit carnet détaillant par le menu ce qui se passe au fond de leur culotte, de manière à ce que lorsque les médecins, gynécologues, échographistes, sage-femme, les interrogent, avec toute la précision scientifique qui par ailleurs les honore, sur cette date fatidique pour le bon déroulement de toute gestation, elles tiennent leur réponse toute prête, sortant de leur sac à main en cuir de veau doux le fameux petit carnet de ragnagna.

La seconde attitude concerne les jeunes femmes un peu évaporées, aimant les belles lettres et le chocolat au jasmin, ignorant royalement ce genre de vils détails et répondant, en souriant de leurs blanches dents : « Quelle idée, je ne m’en souviens absolument pas, enfin ce devait être, euh… Euh, vers Noël, je crois, enfin je pense, euh. ».
Eh bien, dansez maintenant ! Ces femmes-là s’exposent à de cruelles déconvenues, croyez-moi. Haussement de sourcils perplexe de la part du Docteur L. qui s’excite sur son calendrier de poche circulaire ; soupirs exaspérés du Docteur H. qui tapote nerveusement son clavier ; dodelinement amusé de la tête de Malou, la sage-femme qui aime l’encens à la mirabelle, et en rallume un, sans doute pour se venger.

Cela dit, j'ai fait des progrès en S.A., et je puis vous dire qu'au maximum j'en vivrai 41, et que je suis rentrée dans la n°38. Enfin je crois?

mercredi 13 septembre 2006

Un truc que je déteste sur la grossesse #4


porcelaineJe hais qu’un jeune pharmacien impudent dise haut et fort, dans son officine moisie, devant tout le monde, y compris le père de mes enfants qui m’accompagne dévotement, que le Tardyferon que l’on m’a prescrit pour enrichir mon sang avant l’accouchement risquait de noircir mes selles et qu’il ne fallait pas que je m’en inquiète.

Non mais, de quoi je me mêle ?

Que connaît-il, d’abord, cet histrion imberbe, de mon fonctionnement intestinal ?

Ne voit-il pas sur mon visage de poupée blanc et rose et rond, que je ne fais pas ce genre de choses (je veux dire, produire des selles) (sans parler, le cas échéant, de les observer afin d'en jauger la couleur)(Seigneur, mais quiferait une chose pareille?) ?
Comment peut-il imaginer une seconde que derrière mes grands yeux bleus innocents se cache une personne ayant un transit intestinal lambda?

Et qu’a pu penser mon tendre amour en entendant ça ?

J’ai bien vu passer sur son beau visage une pâleur étrange, un égarement des sens et ses yeux sombres perdus dans le vague.
Réaction d’ailleurs un peu similaire à celle que j’avais observée lors des cours publics de préparation à la naissance, quand la sage-femme nous a conseillé de procéder sur ma personne à des massages du périnée avec de l’huile d’amande douce, précisant on ne sait pourquoi, avec un sourire amical égayant son visage expert et une gestuelle très suggestive (elle était assise en tailleur) que le périnée se situe entre l’orifice vaginal et l’anus (même une brebis innocente se douterait que ça ne se situe pas franchement sous le bras)( de toute façon, rien de ce qui concerne une femme enceinte ne se situe sous le bras).

Et encore ce n’est rien à côté de ce qui a suivi, à savoir l’évocation de mon bouchon muqueux, cette perte vaginale gélatineuse jaunâtre parfois teintée de sang, que j’aurai l’heur de perdre avant le début des hostilités ("vous verrez c'est un peu comme une grosse glaire" s'est empressée de préciser, avec son inaltérable gaieté, la sage-femme répondant au doux prénom de Malou, ce qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille dès le départ). Le coup de grâce étant les contractions régulières assorties de la perte des eaux (écoulement du vagin d’un liquide verdâtre), dont Malou nous propose de noter la couleur, la quantité et l’odeur afin de renseigner au mieux l’équipe d’obstétrique dès notre arrivée à la maternité.

Christ-roi, qu'ai-je fait?

mardi 5 septembre 2006

Modèle de développement par substitution


pinupL'attraction terrestre étant ce qu'elle est, des femmes d'esprit ont depuis la nuit des temps tenté de contrer le cycle infernal de la nature, mettant au point de judicieux exercices gymniques destinés à pérenniser le maintien altier du bien le plus précieux de leur corps soumis aux aléas de la nature.
Le système proposé aujourd'hui, aisé à reproduire chez soi et sans surcoût puisqu'il ne nécessite pas l'acquisition de matériel spécifique et onéreux, nous vient de la ville de Manaus au Brésil, célèbre au XIX ème siècle pour son commerce de l'hévéa et son grand opéra. En effet, les épouses des seringueiros, ouvriers spécialisés dans la collecte du caoutchouc amazonien, ont développé, sur la base d'un mélange de culture européenne savante et de coutumes indigènes, un modèle de développement du sein bien particulier.
L'exercice consiste en un déploiement vers l'arrière, le dos reposant sur un petit repose pied (mais on peut tout aussi bien se cambrer au bout d'un lit, d'une méridienne, ou d'un canapé en velours côtelé), permettant un basculement sauvage des épaules et de la tête, tête qui peut éventuellement reposer sur un petit coussin de fortune, comme nous le suggère fort judicieusement la jeune femme sur la photographie.
Ainsi, le sens naturel de la pesanteur s'en trouve déjoué, quoique, in fine, l'efficacité de ce système dépende bien évidemment de votre capacité à tenir dans cette inconfortable position des heures durant.


lundi 4 septembre 2006

Téton Nespresso


hmmwhatelseLe dimanche matin, c'est baguette fraîche, beurre salé, gelée de coing, café, France Inter, Courrier international, Voici, Public et Elle à table.
Et puis l'idée que je sacrifierais bien quelques années de ma vie pour me transformer (toute ou partie) en téton Nespresso.
What else?


Agnès Sorel, ou le sein jeune et dissolu



Couvrez ce sein que je ne saurais voir :
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.
agne_ssorel
Née en Touraine en l’an de grâce 1422, de bien petite noblesse et fort tôt déflorée, débauchée du siècle, courant effrontément le guilledou, et peu farouche jusque dans ses poses pour les artistes officiels (voir le fort célèbre tableau représenté ci-avant), Agnès Sorel fut la première femme à obtenir le statut de favorite officielle du roi (Charles VII, mais qui s’en soucie ?).

Pleine de sa libéralité de mœurs, et la poitrine altière, fière et exubérante, elle réussit le délicieux exploit d’éveiller à la sensualité un homme pour qui, eh bien, c’était pas gagné (voir ci-après, le roi en question, bourré de complexes).
charles7
Entre autres espiègleries acrobatiques, il se murmure que Charles n’aimait rien tant que déverser sa royale semence sur la poitrine tourangelle.
Afin de remercier sa frivole amie, et ça ne s’invente pas, le roi la fit rapidement châtelaine de Loches, puis Dame de Beauté-sur-Marne (et accessoirement comtesse de Penthièvres mais c’est nettement moins rigolo).
En public également, la belle Agnès se plaisait à assumer sa féminité, affichant un culot et un goût de la provocation à nul autre pareil, comme en témoigne un chroniqueur de l’époque : « Et de tout ce qui à ribaudise et dissolution pouvait conduire en fait d'habillement, de cela fut-elle toujours produiseuse et montreuse ; car se découvrait les épaules et le sein par devant jusqu'au milieu de la poitrine. »
Cependant, bien que ce ne soit pas notre propos ici, sachons rendre à César, et n’oublions pas qu’Agnès Sorel semble avoir fait montre d’une grande habileté politique, et fut un soutien incomparable au roi plongé dans le bourbier sanglant de la Guerre de Cent ans (de là à attribuer ces mérites à son joli poitrail, il y a un pas que je ne saurais franchir).
A sa mort trop tôt survenue, en 1450, elle laisse un Charles VII effondré, et sa réputation sulfureuse marqua de son sceau un règne délicat dans une France dévastée.
Qu’ajouter ? Parler, peut-être, des néfastes conséquences de cette vie dissolue sur le propre fils de Charles VII, le dauphin Louis XI, qui un jour de fureur se mit à poursuivre, épée à la main, Agnès à travers les couloirs de la maison royale, jusqu’à ce qu’elle trouve refuge dans le lit du roi. Il serait intéressant d’étudier le règne de Louis XI à la lumière psychanalytique de ces informations essentielles, car je vous prie de me croire que ce ne fut pas triste.
Voici donc, bien trop succinctement évoqués, je le regrette, mais c'est l'heure de déjeuner, les plus célèbres Nichons de l’Histoire.
Rassurez-vous, il y en eut avant, et après, des petits, des plus gros, des en poire, des athlétiques, des vieux flans, et ce sera avec une joie non feinte que je vous les rappellerai à votre bon souvenir.

samedi 2 septembre 2006

Un truc que je déteste sur la grossesse #3


asocialeHier, l’ami, c’était la pré-rentrée.
C’est un concept propre à l’Education Nationale, qui prépare son troupeau au retour avec douceur, car le traumatisme est intense après deux mois sans rien faire. Cette journée est marquée par le rythme haletant de la réunion sur les photocopies, la présentation bruyante des nouveaux collègues, l’humiliation publique du représentant syndical par le proviseur et l’apéritif déjeunatoire (Badoit et beaucoup de cornichons en ce qui me concerne, rosette et pinot gris pour les autres, association que je ne cautionne d’ailleurs pas).
A l’occasion de cette fameuse journée, j’ai donc été saluée par une centaine de personnes dont plus de la moitié ne connaissait pas mon prénom, pourtant charmant et dont l’originalité fait qu’en règle générale on s’en souvient bien, mis à part les vieux libidineux attendrissants qui s’acharnent à m’appeler Aliénor, Pénélope, ou, tout dernièrement, Ségolène.
La plupart des personnes présentes, pourtant éminemment cultivées, m’ont asséné avec un ferme engouement frisant l’hystérie: « Bonjour ! bonne rentrée ! Oh la la ! comme elle est belle ! et c’est pour quand ? ».
C’était consternant et j’ai difficilement décrispé mes sourires agacés.
Je veux dire, d’un point de vue grammatical, il n’y a rien à redire, mais je suis désolée, on ne dit pas aux gens qui font treize kilos de trop qu’ils sont beaux. Et d’ailleurs ce n’est pas le genre de choses que l’on déclare crûment sans envisager de coucher sexuellement avec la personne concernée par le compliment (en tout cas, moi, c’est comme ça que je signifie mes ambitions en ce domaine). Et puis on ne leur demande pas avec une joie non feinte à quel moment exactement ils vont se décider à redevenir des tromblons, en perdant leur valeur ajoutée au bout de nombreuses heures de souffrance insoutenable.
Voilà tout.
Sinon, à propos du personnel de l’E.N. et d’un point de vue sociologiquement intéressant, j’ai noté hier un autre problème de poids. Je me targue de n’avoir pas plus d’a priori sur les femmes de ménage que le tout venant, cela dit, il est intéressant de noter que ce sont surtout elles qui me touchent le ventre sans demander la permission (que je n’accorderais pas, au demeurant, cela va sans dire, alors d’un sens elles font bien de passer outre la plus élémentaire des politesses si elles tiennent vraiment à me flatter les flancs).
Attention, ne vous méprenez pas, je fais partie du peuple de gauche, personne ne saura le nier, d’ailleurs je partage la vie d’un maghrébin, et je suis farouchement robespierriste ; c’est tout dire.
Il n’empêche, que ce sont elles qui m’ont tripoté d’abondance, et j’étais très fâchée, et un peu dégoûtée aussi.


vendredi 1 septembre 2006

Un truc que je déteste sur la grossesse #2


vasteJe hais avoir l'impression que je n'en sortirai jamais, de cette lourdeur animale, de cette vastitude éhontée, de cette démarche pachydermique et de ces chevilles gonflées.
Personne ne croit plus qu'en réalité je suis mince à l'intérieur; et pourtant je le suis, je vous assure!

A dire vrai, je fais même un peu peine.

Illustration issue de l'album Les Frustrés, Claire Brétécher.