dimanche 18 avril 2010

Jehanne la Pucelle #5 L'arrivée à Chinon





Arrivée au château de Chinon, attendue et fêtée plus que de raison, somme toute, pour une paysanne n'ayant encore strictement rien prouvé en quoi qu'est-ce, Jehanne, au moment où je vous parle, prenait ses aises dans une chambrette fruste histoire de se parer un minimum pour sa rencontre avec le petit roi de Bourges.


Après avoir gémi pendant trois heures parce qu'elle n'avait rien à se mettre, elle s'avéra enfin prête, certes toute pleine de chicaneries lui embrouillant les sens, mais parfaitement consciente des convaincants talents de sa gorge, qu'elle avait pleine, ample, et garnie, donc, elle s'élança vers vingt heures dans un labyrinthe de larges couloirs humides, mal éclairés par quelques torches cacochymes dispersées au petit bonheur, se guidant de fait à l'aveugle grâce aux relents sonores de la vaste salle des fêtes.


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A son entrée, sans que les habiles joueurs de psaltérion ne s’arrêtent, on entendit tout à la fois un long murmure aigri (dès qu'un groupe de dames se sent menacé par la présence lumineuse d'une jeunesse, que voulez-vous...), et quelques sifflements égrillards (dès qu'un groupe de messieurs se sent échauffé par la présence lumineuse d'une jeunesse, que voulez-vous...).
Rapidement, fendant cette foule de seigneurs avinés, Simon Charles, le fameux président de la Chambre des Comptes, un grand type efflanqué à la chevelure brouillonne, remarquable josteur, spécialiste des tournures absconses destinées à semer le trouble, s’approcha de Jehanne, lui lança un clin d’œil malicieux en lui attrapant le bras, et, tandis qu’elle-même décidait de garder une froideur calculée, la conduisit directement au buffet.


A suivre...














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