dimanche 4 avril 2010

Jehanne la Pucelle #2 Au pré





Cadette d'une famille de laboureurs malhonnêtes, avinés et violents, Jehanne faillit subir plusieurs fois les assauts paternels.
Heureusement pour la célèbre et virginale innocence de notre héroïne, les quantités indignes de vin de Chinon (une affreuse piquette) avalées par son père, Jacques d'Arc, ne permirent jamais à ce dernier d'aller bien loin dans ses pervers projets, puisqu'il s'écroulait généralement au pied de la paillasse où dormaient déjà les enfants, et finissait ses nuits, cuvant, roulé en boule au pied du tas de foin.
Quant à sa mère, Isabelle dite La Folle, une grenouille de bénitier dépressive et un peu dure d'oreille (les mystères de l'hérédité sont décidément insondables!), elle ne remarqua jamais rien du révoltant manège de son pitoyable époux.
La vie s'écoulait ainsi, mollement, les parents d'Arc supportant de sombres gueules de bois, à charge pour les enfants de faire tourner la baraque.
Députée à la surveillance des vaches profitant des vaines pâtures dès l'âge de onze ans, la jeune Jehanne n'eut longtemps pour seule compagnie que celle des génisses ruminantes.
A treize ans, elle ne supportait plus leur odeur; à quinze, refusait de les toucher; et jusqu'à sa mort on put l'entendre crier au coeur des nuits de pleine lune des "mort aux vaches!" déchirants.
Lepage
Jeanne d'Arc
Jules Bastien-Lepage(1848-1884)
Metropolitan Museum of Art
Ces longues journées de solitude déséspérait absolument la petite Jehanne.
On comprend aisément pourquoi la jeune fille, un peu abrutie, il faut le dire, par ses journées intellectuellement peu stimulantes, se mit à jouer des saynètes  d'inspiration religieuse ou historique, avec des partenaires imaginaires, genre chevaliers, anges et autres rois...

A suivre...




Aucun commentaire: