samedi 17 avril 2010

Jehanne la Pucelle #4 le début d'une épopée






Nous en étions restés à la première discussion qu'entretint Jehanne avec le curé du coin.
Je dois vous dire qu’il ne fut pas bien difficile à convaincre de la véracité des propos de l’ange, parce qu’à cette époque, on était, et de loin, beaucoup plus ouvert aux expériences spirituelles qu’aujourd’hui. Franchement, de nos jours,  il suffit que tu parles de feng-shui, de végétarisme, d’homéopathie ou même de chamanisme, on te regarde comme une bête curieuse un peu demeurée et cucul-la-praline. Les gens sont d’une intolérance! Enfin bref.
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L’étape suivante consista à mener Jehanne à Vaucouleurs, afin qu’elle y rencontre le Seigneur Robert de Beaudricourt. Là, très étrangement (mais ce mystère sera élucidé plus tard, un peu de patience), Sire Robert fit un accueil des plus promptement chaleureux à notre jeune Elue, l’écouta longuement, et accéda à toutes ses demandes vestimentaires autant qu’alimentaires. En effet, en plus d’exiger une armure (mais point d’armes encore), des chausses de laine finement filées, une culotte de peau, des bandes de lin pour faire office de sous-vêtements, Jehanne ne manqua pas, après s’être fait couper les cheveux d’une façon un peu olé-olé, d’exiger à sa table les mets les plus fins, car elle faisait toute une histoire de manger: pâté d’alouette aux échalottes, joues farcies, queue de porc aux marrons, saucisses de foie, pieds en gelée et compote de coing (en cette saison! imaginez!).
jeane
Habillée, coiffée, nourrie grassement : enfin elle était prête pour partir à Chinon, retrouver le jeune dauphin, Charles, ce piètre commandant.
Ce voyage fut laborieux, parce que mettez-vous bien ça en tête : la Lorraine en hiver, déjà c’est coton, mais en 1429, je vous raconte pas le cauchemar. Enfin plutôt si, je vous raconte.
Imaginez-vous, le mois de février sur les routes vosgiennes (peut-être vous connaissez, si vous aimez le ski de fond): les pluies glacées, le froid perçant, la terre boueuse des chemins mal entretenus (on n’a jamais pu faire confiance aux serfs, les petites gens, c’est bien connu, n’ont aucune vraie conscience collective), la boue, les auberges mal famées, les rixes à tous les coins de rues, et pis que pendre: les corbeaux gros comme des cockers qui vous arrachent les yeux sans crier gare!

De fait, il fallut presque un mois à Jehanne (qui savait chevaucher, tiens, tiens... second mystère!)et sa petite troupe pour arriver à Chinon, cité des bois-sans-soif et de la piquette industrieuse.
A suivre...





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