La malheureuse !
Je veux dire, un Brillat-Savarin affiné, admettons.
Une barre géante de Toblerone, passe encore.
Ou même un kiwi, une tomate, du raisin doux.
Mais une pomme !
C’est fade, ça manque un peu de fantaisie.
Et puis ça fait pauvre.
Faut-il qu’Eve fut bien désespérée pour ruiner sa vie et celles de ses descendants pour un fruit sans doute un peu acide, à la chaire granuleuse et dont la peau épaisse se coince entre les dents.
Comme je me targue d’être quelqu’un qui a un grand sens de la compassion à l’égard des malheurs d’autrui, je serais presque au bord de lui pardonner ce moment d’égarement.
De toute façon, je serai très claire: l’éternité, nue dans un potager, ce n’est pas une vie.
Ce qu’en revanche, j’ai plus de mal à admettre, ce qui me heurte aujourd’hui et mériterait selon moi un bon coup de burin dans la gueule, c’est la réaction d’un Dieu ennemi qui assène en dernier lieu, d’un air bravache et l’œil luisant, à la jeune et craintive gourgandine, déjà suffisamment punie par la peine qu’elle a causée à son papa:
« J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. » ...
(à suivre)
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