samedi 2 septembre 2006

Un truc que je déteste sur la grossesse #3


asocialeHier, l’ami, c’était la pré-rentrée.
C’est un concept propre à l’Education Nationale, qui prépare son troupeau au retour avec douceur, car le traumatisme est intense après deux mois sans rien faire. Cette journée est marquée par le rythme haletant de la réunion sur les photocopies, la présentation bruyante des nouveaux collègues, l’humiliation publique du représentant syndical par le proviseur et l’apéritif déjeunatoire (Badoit et beaucoup de cornichons en ce qui me concerne, rosette et pinot gris pour les autres, association que je ne cautionne d’ailleurs pas).
A l’occasion de cette fameuse journée, j’ai donc été saluée par une centaine de personnes dont plus de la moitié ne connaissait pas mon prénom, pourtant charmant et dont l’originalité fait qu’en règle générale on s’en souvient bien, mis à part les vieux libidineux attendrissants qui s’acharnent à m’appeler Aliénor, Pénélope, ou, tout dernièrement, Ségolène.
La plupart des personnes présentes, pourtant éminemment cultivées, m’ont asséné avec un ferme engouement frisant l’hystérie: « Bonjour ! bonne rentrée ! Oh la la ! comme elle est belle ! et c’est pour quand ? ».
C’était consternant et j’ai difficilement décrispé mes sourires agacés.
Je veux dire, d’un point de vue grammatical, il n’y a rien à redire, mais je suis désolée, on ne dit pas aux gens qui font treize kilos de trop qu’ils sont beaux. Et d’ailleurs ce n’est pas le genre de choses que l’on déclare crûment sans envisager de coucher sexuellement avec la personne concernée par le compliment (en tout cas, moi, c’est comme ça que je signifie mes ambitions en ce domaine). Et puis on ne leur demande pas avec une joie non feinte à quel moment exactement ils vont se décider à redevenir des tromblons, en perdant leur valeur ajoutée au bout de nombreuses heures de souffrance insoutenable.
Voilà tout.
Sinon, à propos du personnel de l’E.N. et d’un point de vue sociologiquement intéressant, j’ai noté hier un autre problème de poids. Je me targue de n’avoir pas plus d’a priori sur les femmes de ménage que le tout venant, cela dit, il est intéressant de noter que ce sont surtout elles qui me touchent le ventre sans demander la permission (que je n’accorderais pas, au demeurant, cela va sans dire, alors d’un sens elles font bien de passer outre la plus élémentaire des politesses si elles tiennent vraiment à me flatter les flancs).
Attention, ne vous méprenez pas, je fais partie du peuple de gauche, personne ne saura le nier, d’ailleurs je partage la vie d’un maghrébin, et je suis farouchement robespierriste ; c’est tout dire.
Il n’empêche, que ce sont elles qui m’ont tripoté d’abondance, et j’étais très fâchée, et un peu dégoûtée aussi.


Aucun commentaire: