lundi 4 septembre 2006

Agnès Sorel, ou le sein jeune et dissolu



Couvrez ce sein que je ne saurais voir :
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.
agne_ssorel
Née en Touraine en l’an de grâce 1422, de bien petite noblesse et fort tôt déflorée, débauchée du siècle, courant effrontément le guilledou, et peu farouche jusque dans ses poses pour les artistes officiels (voir le fort célèbre tableau représenté ci-avant), Agnès Sorel fut la première femme à obtenir le statut de favorite officielle du roi (Charles VII, mais qui s’en soucie ?).

Pleine de sa libéralité de mœurs, et la poitrine altière, fière et exubérante, elle réussit le délicieux exploit d’éveiller à la sensualité un homme pour qui, eh bien, c’était pas gagné (voir ci-après, le roi en question, bourré de complexes).
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Entre autres espiègleries acrobatiques, il se murmure que Charles n’aimait rien tant que déverser sa royale semence sur la poitrine tourangelle.
Afin de remercier sa frivole amie, et ça ne s’invente pas, le roi la fit rapidement châtelaine de Loches, puis Dame de Beauté-sur-Marne (et accessoirement comtesse de Penthièvres mais c’est nettement moins rigolo).
En public également, la belle Agnès se plaisait à assumer sa féminité, affichant un culot et un goût de la provocation à nul autre pareil, comme en témoigne un chroniqueur de l’époque : « Et de tout ce qui à ribaudise et dissolution pouvait conduire en fait d'habillement, de cela fut-elle toujours produiseuse et montreuse ; car se découvrait les épaules et le sein par devant jusqu'au milieu de la poitrine. »
Cependant, bien que ce ne soit pas notre propos ici, sachons rendre à César, et n’oublions pas qu’Agnès Sorel semble avoir fait montre d’une grande habileté politique, et fut un soutien incomparable au roi plongé dans le bourbier sanglant de la Guerre de Cent ans (de là à attribuer ces mérites à son joli poitrail, il y a un pas que je ne saurais franchir).
A sa mort trop tôt survenue, en 1450, elle laisse un Charles VII effondré, et sa réputation sulfureuse marqua de son sceau un règne délicat dans une France dévastée.
Qu’ajouter ? Parler, peut-être, des néfastes conséquences de cette vie dissolue sur le propre fils de Charles VII, le dauphin Louis XI, qui un jour de fureur se mit à poursuivre, épée à la main, Agnès à travers les couloirs de la maison royale, jusqu’à ce qu’elle trouve refuge dans le lit du roi. Il serait intéressant d’étudier le règne de Louis XI à la lumière psychanalytique de ces informations essentielles, car je vous prie de me croire que ce ne fut pas triste.
Voici donc, bien trop succinctement évoqués, je le regrette, mais c'est l'heure de déjeuner, les plus célèbres Nichons de l’Histoire.
Rassurez-vous, il y en eut avant, et après, des petits, des plus gros, des en poire, des athlétiques, des vieux flans, et ce sera avec une joie non feinte que je vous les rappellerai à votre bon souvenir.

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