mardi 30 août 2005

Un précieux souvenir (3)


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Je casse le suspense tout de suite, parce que ça commence à faire longtemps que ça traîne, cette histoire, et il y a eu des réclamations. L’homme (le garçon, soit) n’aura eu que mes nichons (ouais, d’accord, heureusement, parce que ça faisait déjà assez mal comme ça !). C’est d’ailleurs bien pour ça que cette histoire a sa place ici, même si je ressens votre déception jusqu'ici, c'est pas peu dire. Au moment où j’ai vu ma fleur m’échapper pour toujours, a jailli de nulle part (du campement, en réalité) (c’était un camp de vacances scout, je vous ai pas dit ?) un vieux fou chauve, lubrique et athlétique par ailleurs prénommé Vincent ; vu qu’il braillait on l’a vu venir de loin, et c’était comme dans ces films avec des GI, voyez, il sautait au-dessus des taillis comme un jeune cabri (alors que c’était un vieux fou, je vous rappelle), et il a carrément cueilli de sur moi le garçon, le jetant ensuite à, je ne sais pas, un mètre, ou deux ? J’ai vite remballé ce qui avait réussi à être déballé au prix des efforts que vous savez, et nous avons suivi le vieux fou, aucunement fiers, le regard fouillant la terre sous nos pieds sans vigueur ; la colo dans son intégralité nous attendait à bord d’un bus destiné à nous conduire dans un parc d’attraction (activité de choix pour des scouts, vous noterez). Le type nous bouscule et nous grimpons dans le car, honteux et rougissants ; mes lunettes (je suis myope) étaient pleines de buée, et heureusement je vais vous dire, comme ça je n’ai pas qu’un souvenir très flou de ces cinquante visages apprenant, grâce au vieux fou qui l’expliquait avec chaleur, ce que venaient de vivre pour la toute première fois mes gentils petits nichons fraîchement poussés. On aurait pu penser que ça commençait bien mal pour nous (ma sexualité, mes seins et moi), mais grâce à Dieu , et ça ne s’invente pas, j’ai cassé le bras gauche du violent tripoteur dans l’Aquachute du Walibi (divin acte manqué). Je ne l’ai plus jamais revu, après son départ précipité en ambulance. Petit à petit, nous avons (ma sexualité, mes seins et moi) remonté la pente. Aujourd’hui, nous allons tous bien, (vive la résilience et Boris Cyrulnik) et vivons épanouis (comme vous avez l’honneur), dans les Iles Sandwich.

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