vendredi 26 août 2005

Un précieux souvenir (2)


photo19J’ai un peu péché par omission, je l’avoue et m’empresse de rectifier car l’honnêteté intellectuelle est une des plus merveilleuses choses que l’on puisse accorder à notre humanité en tant que telle.
Mais je m’égare.
Avouons que l’ambiance délétère (du grec dêlêtêrios, nuisible) qui régnait dans cette belge contrée qui a servi de cadre bucolique à mon premier pelotage en règle ne m’a pas tout à fait déplu, pis encore j’en garde un souvenir pour le moins délicieux, et c’était pourtant pas gagné, vous comprendrez plus tard.
Bref.
Revenons à nos nichons, je sens qu’il est temps (fin du préambule tardif, donc).
L’homme (le garçon, soit) portait le nom d’un glorieux roi capétien, jouait de son air sexy et exotique de pâtre grec, avait déjà roulé des pelles à la terre entière, je me devais donc de faire mieux qu’elle, et c’est comme ça qu’on se retrouve dans des situations compromettantes, à vouloir laisser un souvenir impérissable aux garçons autrement par que nos subversifs déhanchements au son des Guns N’Roses.
Bref.
Un matin, on sortait ensemble depuis au moins plusieurs heures, couchés sur un buisson, le voilà qui m’attaque, sans prévenir, le poitrail; ce fut rude, et pas seulement du fait de son impressionnante musculature qui semblait chercher à s’affirmer sur mon petit buste innocent.
Comme je l’ai déjà expliqué, c’était la Belgique en 1993, c’était tôt le matin, c’était par conséquent une brassière, trois tee-shirts, autant de pull-overs et sûrement un K-Way (soit dit en passant, vous avouerez que j’ai fait des progrès à ce niveau). La masse de fringues a dû jouer en ma faveur, j’imagine qu’il a cru que c’était des seins, tout ça. Et il se ruait, proprement, il ne lâchait pas prise, et entre deux coups de langue rugueux (dans ma bouche), replongeait, suait, s’énervait, s’agitait, se révoltait contre tout un monde de linges, quand de mon côté j’observais avec délice au-dessus de nous les branchages noyés dans le ciel clair, pleine de la douce satisfaction d’avoir rencontré si jeune l’homme de ma vie, joyeusement exaltée devant cette vie d’amour qui s’offrait à moi en ce matin d’été, laissant parfois échapper un rire cristallin quand ça me chatouillait vraiment trop.
Bref.
Je crois que je m’étais arrêtée là la dernière fois, vous n’êtes donc pas sans savoir que c’est alors que l’homme (le garçon, soit), interprète avec force passion mon visible engouement pour notre avenir et déballe une capote.
(Vous m’excuserez, mais suite au prochain épisode, parce que ça fait déjà long, du coup).

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