dimanche 18 décembre 2011

Mes tchèques et moi

Quand j'étais petite fille, j'ai reconnu les mots "Vaclav Havel" dans un discours suivi d'applaudissements, j'ai entendu des tchèques se réjouir dans les rues de Prague et j'avais l'impression d'y être et de participer à quelque chose de grand (j'étais une petite fille étrange).


Pas longtemps après ça, j'ai décidé que le Valmont de Milos Forman était le seul et l'unique, et depuis je suis amoureuse en secret de Colin Firth et je déteste John Malkovitch. Et Mozart a un rire absurde et portait des perruques punks.


Quelques années encore et je me mettais à écrire des nouvelles terriblement originales dans des cahiers de brouillon où en règle générale une jeune fille se réveillait un matin, entravée dans ses draps sans aucune possibilité de bouger ou de faire quoi que ce soit car devenue mystérieusement une blatte au court de la nuit.


Plus tard, à l'occasion d'un scandale pas joli-joli, j'ai été rapidement convaincue que quelqu'un d'aussi sombre et torturé que Milan Kundera a bien dénoncé son pote à la police communiste dans les années 50 (à sa décharge, je lui concède une histoire de femme derrière tout ça, sans doute une serveuse rousse).


Enfin, il y a deux ans, j'ai passé les fêtes à zlatà Praha, j'ai mangé dix fois du goulasch, mon mari a porté une kippa en papier, mon fils était plus grand que certaines portes de la Zlata ulicka et ma fille a vu son premier feu d'artifice depuis le Belvedere.

En général, quand les grands de ce monde décèdent comme de bien entendu, j'en ai rien à secouer mais aujourd'hui, ça me fait quelque chose, car c'est avec Vaclav Havel que mon voyage a commencé.

9 commentaires:

Alain a dit…

Mes pensées rejoignent les tiennes. C'était un homme que j'admirais.

stéphanie a dit…

Il ne s'en sort pas si mal, c'est Cesaria Evora qui lui tient la main, il aurait pu tomber sur Michel Sardou (ah ben non, lui il ne meurt pas)

Tifenn a dit…

Oh merde, je ne savais même pas.

Yibus a dit…

Et en plus, il avait une moustache.

ariana lamento a dit…

ah oui, tiens, moi j'ai tilté sur Cesaria, mais pas Vaclav.

Agnèslamexicaine a dit…

moi aussi ca m a fait qqchose, la dissidence tout ca. J aime comme tu en parles.

L'affreuse a dit…

Alain> eh oui, en plus ça court pas les rues, les hommes admirables

stephanie> t'es sûre qu'il est pas mort?

Tifenn> y a kim jong-il aussi, dans un autre style

Yibus> c'est un signe

ariana> eh ben moi, la musique du monde, comment dire? ne disons rien, et respectons les morts.

agnes la mexicaine> merci! je me disais qu'il semble manquer aux pays arabes en révolte, de ces leaders charismatiques qui auraient pu incarner l'opposition démocratique, cette dissidence... on verra.

Nath a dit…

J'ai eu la chance de l'entendre lorsqu'il fut nommé docteur honoris causa de Paris 1... Son discours était admirable et m'a aussi profondément marquée. Ne jamais dire oui par confort ou par peur...
Tu en parles en effet bien. Bises de Nath

L'affreuse a dit…

nathinphoenix> c'est très vrai, très beau et très dur; et merci.