mardi 14 février 2006

Valentine et Valentin


stvalentinLe monde en couple fête aujourd’hui, dans l’insolence la plus absolue, sa fierté de n’être pas seul (car la solitude c’est le mal).
Le monde en couple rebelle se refuse à festoyer pour la Saint Valentin car c’est capitaliste et commercial et la propriété, c’est le vol (Proudhon).
Le monde en couple tendance ne songe pas une seconde à se plier à une tradition si ringarde (et pourquoi pas se faire offrir cinq roses rouges vendues par un gitan sourd et muet sur fond de Kalinka à la balalaïka avant un menu влюбленность arrosé à la vodka tant qu’on y est).
Le monde en couple bénéficiant d’un appétit sexuel débridé et d’une imagination sans borne fête déjà l’Amour tous les jours, comme c’est charmant, quelle chance, comme vous devez être fiers !
Le monde en couple heureux s’astreint de bonne grâce à de langoureux rites d’échanges d’eaux de toilette ou d’appareils à faire des gaufres en forme de cœur, prolégomènes de rapports bibliquement dégoûtants.
Enfin ce n’est pas si simple.

Ca peut se compliquer, parfois, disons, au hasard, dans la sombre existence d’une jeune femme délicieuse vivant en union libre certes mais en union tout de même, ce dont rêvent tant d’autres personnes, pourtant, n’ayant que Questions pour un champion ou un jeu d’haltères pour combler le vide effrayant de leur vie sentimentale (ne les jugeons pas).
La Valentine en question se lamentant, buvant un énième thé bien insuffisant pour réchauffer ses tout petits tétons (clin d’œil à Maurice Chevalier, pour ceux qui connaissent), dans ce salon bien vide, et bien froid, car Valentin, son demi (je trouve « demi » plus amusant que « moitié », par ailleurs trop féminin dans ce contexte, ce qui risquerait de semer le trouble dans l’esprit du lecteur potentiel), car son demi annonçais-je, est au squash *** jusqu’à tard, alors que c’est 14 février et qu’elle se trouve en pleine phase de reproduction, en plus.

Bon allez j’arrête, j’entends ses clés, je vais me rhabiller ça lui fera les pieds.

*** je vois d’ici les personnes jouissant du sidérant bonheur d’être de miens intimes en train de se mettre à glousser stérilement en découvrant quelle activité sportive classe est attribuée au demi en question quand dans la réalité palpable dont ce blog aime s’éloigner quand la décence l’exige, il pratique un sport tout pourri, pire que le curling même. O combien.