dimanche 28 août 2011

Comme à la télé #3 (version CNN en continu)

Ah Irène!
Elle n'a pas encore commencé à pointer son nez ici, quoique les orages sont d'ores et déjà virulents, la pluie drue et le vent poussif.

Comme à la télé, on a rangé les meubles de jardin, rempli des seaux d'eau, préparé des plats qui se consomment sans cuisson (des cookies en fait, j'espère que ça suffira) (on a fait deux boîtes) (et puis il nous reste des Oréo et du Peanut Butter super crunchy, pour continuer dans la veine "comme à la télé").

On a chargé les ordinateurs, vérifié l'emplacement des lampes de poches et fait des réserves d'eau potable (ce qui ne fut guère aisé, d'autres y avaient pensé avant nous, vous avez du voir ça à la télé).

Une tempête comme à la télé donne également l'occasion à nos enfants de découvrir un nouveau lexique: se calfeutrer, fils enfouis (ou pas, justement!), évacuation, pénurie, coupure d'électricité, inondation, dépression, tempête post-tropicale, échelle de Saffir-Simpson...



Par ailleurs, ils tiennent les comptes des morts déclarés (10 à l'heure où j'écris ces mots pendant que Mario prépare mon thé), considérant que mourir d'une crise cardiaque sur son toit n'est pas tout à fait imputable à Irène, qui doit en revanche assumer les noyades ou les incendies.

Enfin, et ils sont très clairs à ce sujet, en ce qui les concerne, ils préfèrent mourir sans souffrir.

vendredi 26 août 2011

Comme à la télé #2 (version "Envoyé Spécial")

Un truc qui me chiffonne, c'est l'âge avancé de certaines personnes qui travaillent encore, notamment dans des supermarchés: il y en a qui ont au moins cent-dix ans.
On les voit à la caisse, au rangement des fruits et légumes ou alors pire, plantés debout des heures à la porte, leur rôle consistant à dire "bonjour, heureux de vous voir ici" ou "au revoir, merci d'être venu".



Quand tu t'inscris au sport, on te demande à quelle race tu appartiens. Comme y avait pas la race arabe pour Mario* et qu'on trouve que les races ça donne un genre chien, on n'a pas coché.

Payer 120$ une consultation médicale où tu ne vois qu'une infirmière, avec tout le respect que j'ai pour les infirmières, ça m'a paru étrange. De même que la maladie, inconnue en France (l'influenza! on dirait le nom d'une danse collé-serré!).

Dans ce pays, il y a des tremblements de terre, des ouragans et des tempêtes.

A la fin de Friends, il y a une coupure de pub et après la pub, il y a le générique de fin.

On peut boire de la bière qui porte le nom d'un héros de la guerre d'Indépendance. Du coup, je me prends à rêver d'une bière Robespierre. (et là, par acquis de conscience, je demande à Google, et figurez-vous que ça existe!)


Il y a aussi que toutes les personnes que j'ai vu faire le ménage (magasins, salle de sport, rue) étaient noires. J'en ai peut-être été davantage frappée du fait que je vis dans une ville où il n'y a pas de noirs: ici les gens sont très blancs (jusqu'aux cheveux) et portent des chaussures bateau, pour vous donner une idée. Sans vilain jeu de mot, c'est un peu le Cap Nègre des Bush.

Croyez-le ou non, les papillons volent super bizarrement. Ils battent des ailes trop vite, en fait.


vendredi 19 août 2011

Comme à la télé #1


Le lait et le jus d'orange par gallon. (comme dans Quoi de neuf, docteur?)


La petite partie de basket devant le garage, pour se défouler et parler de choses sérieuses pendant que maman fait chauffer l'eau des pâtes. (comme dans Le prince de Bel Air)

ah ben c'est pas gagné!

Un racoon au fond du jardin. (comme dans La petite maison dans la prairie)

Un article dans The Maine Sportsman, la lecture favorite de notre propriétaire, nous montre une photo fascinante d'une jeune fille avec un fusil accroupie devant une paire de cornes; voici la légende: 14-year-old Katelyn Lebreux of Biddeford, ME shot her first moose while hunting in Jackman with family and friends on october 12, 2009. (comme dans Les Simpson)

Nous tremblons dès qu'un enfant choit ou vomit; nous avons évidemment une assurance santé, mais flotte malgré tout au-dessus de nous une sorte de crainte perpétuelle du pépin de santé qui va nous ruiner. (comme dans Urgences)


Je tremble aussi quand un de ces énormes truck Ford croise ma roue lors de mon jogging matinal (remember, I'm an avide runner), car il abrite certainement un chasseur de moose qui a bu trop de Budweiser au petit déjeuner, qui va m'enlever, me torturer dans une grange et m'enterrer vivante. (comme dans Les experts Las Vegas)

Une voiture sur trois est comme ça!
Ma boîte aux lettres. (comme dans Desperate Housewives)



mercredi 17 août 2011

Blabla #1

"Je m'appelle Sanès et moi je m'appelle Sanina, nous sommes deux soeurs jumelles qui faisons du taboulé et je vais te couper oh non non c'est mon frère je t'en supplie oh oh tu m'as fait mal je veux me marier avec mon chéri mais tu n'as pas le droit!  mais qui vous êtes d'abord? je suis Marine Le Pen et je suis très méchante, je vais t'emprisonner. Je suis très petite tu le sais ça, oui, tu as dix-huit ans et elle est elle trop vieille alors si tu t'appelles Marine Le Pen, je me fâche, mais je ne suis pas méchante! elle monta d'un petit ruisseau à l'autre et se cacha, tu ne peux plus passer par là avec la petite corde qui se trouve en haut d'ici! je ne peux pas, car c'est trop loin! il faut marcher, mais je ne peux pas j'ai des trop petits pieds, alors mets tes talons, sois précieuse, on fait un essai? oh je me suis noyée, tant pis pour elle c'est la méchante! très bien, alors on enferma dans une cabane interdit de venir je l'emballe cette Marine Le Pen très méchante et cette fille est encore plus méchante que la vraie Marine Le Pen, vous verrez cette histoire avec des choses affreuses, le sorcier a dit qu'il ne faut pas l'oublier, très bien petit enfant, il faut bien me respecter, je suis un homme, je suis le sage de la forêt, eh eh tu connais cette chanson elle s'appelle Rock'n'roll et enfin ils vécurent très heureux et en fait il avait menti c'était elle sa soeur, elle s'appelle Saf c'est beau ça comme prénom? ma femme ma femme laissez-la tranquille, non je vais l'égorger non, je suis très belle comme ça? oui tu as de longs cheveux tu sais mais une façon méchante et ce n'est pas beau! donc je ne t'aime pas, accroche-toi à la corde si tu veux bien descendre, tu sais pourtant je suis très petite, alors accroche-toi à moi, plutôt fais comme ça, je ne suis pas très heureuse de faire ça en bas, ah mais on ne parlait pas de ça, si on parlait de ça, je m'accroche au fil, je tire la corde mais je ne le sens plus! alors je vais remonter! tu sais que c'est cette fois? c'est la belle qui s'est noyée, la pauvre! maman? en fait c'est la pas méchante qui s'est noyée! maman? maman? maman? pffff maman! t'as vu c'est très triste cette histoire! non non non c'est fleurial, t'es mon amour! heureusement qu'on n'a plus cette horreur, mon amour, je m'appelle Marine Le Pen c'est beau non? oh non c'est très moche!...."


Extrait d'une discussion de Joyeuse* avec elle-même, mercredi 17 août 2011, 19h23.

"Sanès , Thomas Voeckler  et Marine Le Pen"

mardi 16 août 2011

Nos premiers américains

Notre tout premier américain, un innkeeper, (patron de la pension ou nous avons passé nos premiers jours) est un americano-turc avec un balayage soleil et un sourire ultra-brite tout droit sortis d'un épisode de Desperate Housewives, mais aussi la personne la plus gentille de la terre. Ca me fait un peu mal au cul d'apprécier la gentillesse, mais là, je suis coincée.

Il y a eu aussi une cuisinière, venant de Caroline du Nord, qui nous a donné du brie qu'elle fabrique elle-même, une baguette, une challah et des fruits de sa ferme bio.



A la table du breakfast, au Inn dans lequel nous avons passé nos premiers jours, nous avons discuté avec des américains mais pas seulement:

- un type qui venait pêcher. Barbu blanc, 55/60 ans, face rubiconde. Sa femme n'a pas pu venir car elle était souffrante (a mon avis, elle avait juste pas envie de se farcir papy et sa gaule!). Il a essayé de nous dire qu'en France, les French toasts sont servis sans patates ou bacon, mais Mario* ne cessait de lui couper la parole pour lui donner la recette du "pain perdu with old bread"..

- une canadienne de Toronto avec ses deux petites filles; elle est architecte mais fait l'école à la maison à ses filles le matin. Elle aimerait passer une année en France, comme une amie le lui a proposé. L'amie vivant rue Montmartre, je lui ai conseillé d'accepter. La plus jeune des deux fillettes avait une drôle de tête.

- une prof de français à l'université de Malaga; elle finissait son road trip avec son mari allemand et son petit garçon. Elle a adoré New-York et Montreal, mais trouve que les espagnols ne se posent pas de questions sur la guerre civile et Franco, ça la révolte. Elle a finit sa thèse l'an dernier et porte un appareil dentaire.

- la mère de Bob, un gros nounours de 50 ans; elle a trouvé Joyeuse so nice and adorable, a visité souvent le sud de la France et Paris avec des groupes et la prochaine fois, c'est promis, elle saura dire autre chose que "bonnejouwr". Elle a bu un café crème, mangé des oeufs pochés et adoré son crispy bacon.

Maintenant je suis chez moi et j'écoute le journal de 19h de France Inter en buvant mon thé de midi.

dimanche 14 août 2011

Hey guys!

Alors, en vrac, et pour répondre à Ariana Lamento qui est de retour:

- on ne m'ôtera décidément pas l'idée que voler à plus de 10000 mètres d'altitude ça n'a rien de naturel, surtout quand on voit que ça fait 38000 pieds. Ca fait quand même beaucoup de pieds, je veux dire.

- l'aéroport de Boston est ridicule, au milieu de toutes ces maisons! que c'est dangereux! comme c'est affreux!



- il faut vraiment que je me remette sérieusement au jogging parce qu'apparemment mes employeurs ont cru que j'étais une marathonienne de haut niveau (an avide runner!) et en fait comme j'ai un peu passé le mois de juillet (et les douze autres mois d'avant) à pas fiche grand chose à part manger du fromage et boire du vin je fais moyennement illusion... (alors que j'ai juste mis "jogging" dans la section "intérêts" de mon CV pour faire dynamique entre arts et littérature)

- je comprends ce que les gens disent vachement mieux que ce que j'imaginais; en revanche quand je parle, ils me répondent en français.

- mon prénom sidère mes interlocuteurs (comme si "Tatum" était raisonnable!)

- avec Mario* on fait que glousser en se regardant dès qu'un truc nous paraît so american, exemple: "hi guys how are you?" n'importe où, les sirènes de flic (pourtant on n'est pas à New York, hein), les restos "lobster-pizza-hamburger" (même le "Corsican"), les magasins de bricolage ouverts 24/24, les cimetières ouverts et les drapeaux devant les portes (ce dernier point a beaucoup étonné les enfants).


- la conduite me fait halluciner, je ne saisis ni logique ni efficacité (surtout cette histoire de feu rouge sauf si tu tournes), il faudra que je fasse un point de comparaison avec la conduite à l'allemande...



- depuis notre arrivée je n'ai mangé et bu que des trucs sains (une challah maison, de la salade avec des cranberries, de l'eau -!-), par contre au Inn, les cinammon french toast avec potatoes and bacon, ça me laisse pantoise.