mardi 11 décembre 2007

Jogging #1


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Quand je vais faire mon jogging, je croise plein d'autres gens qui font aussi leur jogging.
Eh bien j'ai remarqué que je suis la seule, parmi nous, à se moucheravec un mouchoir...

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mardi 4 décembre 2007

La Vénus de Milo, ou le divin sein



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Je sais bien à quoi vous pensez, au sujet de cette pauvresse.
A quoi sert d’avoir des seins de la sorte si on ne peut pas se les tripoter en douce et les flatter de la paume comme de beaux fruits bien mûrs?
Evidemment.
Elle a suffisamment mal vécu sa célébrité dans cet état, que croyez-vous, alors franchement c’est pas la peine d’en rajouter, et puis vous-même, ne souffrez-vous pas d’un quelconque complexe, hein, une petite infirmité honteuse de derrière les fagots, allez avouez, la tuyauterie pas toujours à son top niveau, n’est-ce pas, alors ne la ramenez plus avec ses bras qui n’aimeraient rien tant qu'être ballants, et puis si d’aventure un jour j'écrivais  un blog ayant pour thème unique, central et définitif les bras, eh bien je vous raconterai ce qui leur est arrivé, je sens que vous brûlez de le savoir!
EnPied
Voici donc l’histoire à bras raccourcis (elle est bonne! dommage qu'elle ne fasse pas le ménage!) (c'est une blague des années 80!), car je sais que vous n’aimez rien tant que la concision et la clarté, de la Venus de Milo.

Déesse de la beauté et de l’attirance sexuelle, souvent vilipendée pour sa légèreté, considérée comme irréfléchie et frivole, (mais quelle femme ne l’est pas ?), Venus rend le monde amoureux, en proie aux désirs et aux passions les plus sensuels, apporte des joies exquises comme des plaisirs les plus raffinés aux êtres les plus avides d’expériences ultimes.
Curieusement mariée au plus laideron d’entre les laiderons boiteux (un problème au genou depuis l'enfance), Vulcain (c’est son sens de la provocation qui est à l’origine de ce curieux mariage), elle est célèbre pour ses nombreuses aventures extra-conjugales, notamment avec le sexy en diable Mars, brun ténébreux et fort lippu.
Cela dit, ce qui nous intéresse aujourd'hui, ce sont ses seins, car l'originalité de ce blog historien, si vous ne l'aviez pas encore compris, est de vous éclairer par le petit bout de la lorgnette.
Or donc, il semble bien que la femme qui a posé pour le fameux sculpteur chypriote Yorgos soit l’enfant de l’amour de la véritable déesse Venus.
Comme vous avez l’honneur si vous avez un peu de lettres, les dieux grecs comme les romains aimaient à goûter des joies simples mais coupables avec tout un bestiaire souvent fécond, et donc notre modèle du jour, la douce Phoebe, si elle sortait du giron de notre déesse, avait été conçue grâce au concours d’un dogue allemand tout gris, au poil luisant car bien nourri.
Elevée par Yorgos lui-même, car Venus avait d’autres chats à fouetter (façon de parler si vous voyez ce que je veux dire), dans l’île de Milo, au cœur de la Mer Egée, c’est bien la natation qui a su faire de son menu et mou poitrail d’origine l’athlétique et altière paire de seins qui a servi à magnifier la mémoire sa somptueuse et divine maman.
Voici donc où je voulais en venir (soupir de soulagement des illettrés qui ne lisent jamais plus de huit lignes d’affilée).
DeDos

vendredi 26 octobre 2007

Geneviève Beaujeu dite la Madelon ou Beau Jolliet, épouse du seigneur Humbert du fait de son célèbre corsage



« Il est ben jolliet ton téton la Madelon », « Cré vingt dieu c’est drôlement jolliet c’qui fait hommage à ton corsage ! », « Allez ma Madelon, laisse moi lutiner ton jolliet et doux mignon féminin qui craquèle ta chemise, je te donnerai un louis d’or pour t’acheter du pain bis et des rubans ! ».
Voici donc ce que la fraîche et délicieuse Geneviève Beaujeu (que les hommes du cru appelaient Madelon par goût du vice) dû supporter dès prime jeunesse durant des mois et des années.
Lassée d’asséner à Jehan l’Achapoire, au nain Gaspard et même au bel Ysson L’Escouvillon de s’en retourner à leurs fermes et troupeaux de porcs voir si elle y étoit, jugée de mauvaise vie par le tout-puissant abbé de Cluny et sa troupe de dévotes ahuries, Geneviève prit la décision de quitter son village-rue, son bocage, et le modeste commerce de toile de jute de son père pour tenter sa chance à Lyon.
Tristesse et désolation, après ce départ précipité, dans le cœur des hommes !
Et de plus quelle déconvenue pour la jeune femme!
Quand on n’a ni protection ni saint patron ni formation de choix, survivre en état d’honneur était bien difficile, trop difficile, avec tous ces marchands, ces imprimeurs, ces artistes et ces canuts et il ne fallut pas longtemps à notre jeune amie pour s’en retourner au pays, claquant la porte de son bouchon, dans l’espoir de retrouver un peu de quiétude et de joies simples.
corsageSeulement, dans sa chère vallée de l’Ardière, personne ne l’avait oubliée et dès qu’un petit pouilleux du coin l’aperçut dans la charrue bourrée de chaume qui la ramenait à bon port, il se mit à crier à la cantonade pour avertir la populace villageoise: « Vlà le beau jolliet qui s’en revient ! caca boudin ! ».
Et c’est ainsi que recommença l’agaçante valse des prétendants à la porte de Geneviève.
Le seigneur du castel de Pierre-Aigüe eut vite écho de ces nouvelles joyeuses, lui qui ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam la légendaire Madelon au téton jolliet, Geneviève si vous avez suivi, mais désormais évoquée par l’expression du petit pouilleux, « Beau Jolliet ». Le seigneur Humbert, en révolte contre son paternel qui, jugeait-il, traitait bien mal ses sujets (lesquels se vengeaient bien en foutant le feu à toutes les calèches de la région, bien qu’il n’y ait pas eu à cette époque de polygamie avérée dans leurs domaines, fort pieusement chrétiens, s’il en est), aimait à se montrer proche du manant.
C’est ainsi qu’il rencontra Geneviève, ce fameux « Beau Jolliet » de la vallée de l’Ardière, et enivrés d’amour dès les premiers instants, ils se marièrent sous des lilas et eurent beaucoup d’enfants, mamelus joliment.
Devenus au grand bonheur de tous les plus hauts dignitaires de la noblesse du patelin, on continua longtemps à appeler ce couple de l’amour les « Beaux Jolliets », et, curiosité de l'Histoire, ce nom est resté, transformé par le temps en « Beaujolais » .
Vous l’aurez compris, ce sont leurs vignobles qui aujourd’hui nous abreuvent chaque année de gros rouge à la banane, pour la plus grande fierté de… euh, de personne, en fait.

mardi 9 octobre 2007

Heureux les innocents


Aujourd'hui, nous fêtons l'anniversaire de quelqu'un qui m'est très cher.
Je ne la connais pas depuis très longtemps, mais c'est comme si elle avait toujours été là. Même si vous la voyez pour la première fois, elle vous offre les sourires des plus magnifiques, des plus sublimes et sincères, bien que la pauvre ne soit pourvue que de cinq dents.
Son nez fronce un peu quand elle sourit, et ses yeux verts rient aussi. Elle est drôle, malicieuse, belle, socialiste, sa peau est douce, ses cheveux sont fins et blonds. Elle sent bon. Elle sent le lait, le miel et la pêche blanche.
Elle adore les chats, les livres, la mer, le chocolat; elle sait éparpiller comme personne les images et les feutres; de mémoire, on n'a jamais vu quelqu'un se mettre debout de manière aussi gracieuse.
Elle a tous les talents, elle a tous les dons, de la vivacité d'esprit au sens du rythme.
Depuis la première minute, ce qui frappe toutes les personnes qui la rencontrent, c'est son bonheur de vivre affiché sur son visage, son calme serein, sa joie ineffable.

Heureux anniversaire ma joyeuse!

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(oui, bon, la tenue spiderman, c'était pour aider son frère à l'encaisser)

Une pensée tout de même à toute l'équipe de demeurés de la maternité, qui a bien raté ma péridurale, qui s'est bien foutu de ma gueule, mais que j'ai bien envoyé bouler aussi, les sacrés connards et les putes à cul.

jeudi 4 octobre 2007

Olympia



olympiaRegardez donc cette toute petite chose qui doit faire pas loin d’un mètre quarante-sept, l’insondable profondeur de ses grands yeux noirs, cette chevelure de feu, ces oreilles, eh bien, intéressantes, ces petits doigts boudinés, son petit ventre rebondi, ses jambes potelées, ses épaules délicates, et… le reste, oui, bien entendu, pas d’affolement, nous y viendrons (comme souvent, nous nous nounoyons aujourd’hui).
En colo à Gérardmer (dans les Vosges), au cœur de collines perclues de jonquilles, les garçons lui donnaient toujours les petits cubes d’emmenthal qu’ils trouvaient dans leur salade mêlée pour lui prouver leur dévouement, et lui assurer que oui, c’était, sans conteste, bien elle la plus belle. Celui qui se montrait le plus prodigue gagnait le droit de regarder ses culottes Petit Bateau, et ses nichons ; elle leur aurait bien concédé une séance de galoches en prime, mais à l’époque elle ne soupçonnait pas l’existence de telles pratiques, voilà le lot des enfants surprotégés par des parents envahissants.
La charmante Victorine jouissait donc déjà très jeune d'une nature généreuse et sans fausse pudeur, et tout naturellement, vers quinze ans, elle offrit, dans un élan de fulgurance bien compréhensible au vu de son âge sensible, son cœur et son corps au bel Edouard M., l’artiste le plus talentueux de son temps selon Baudelaire et nous-même.
Il n’avait jusqu’alors pas eu la vie facile, le pauvre, parce que tout son travail déclenchait l’effroi, l’hilarité, la stupeur et même l’émerveillement (mais honnêtement ça, c’était plus rare).
L’assidue fréquentation de la jeune Victorine rassurait un peu l’homme légèrement neurasthénique (c’est la croix de tous les grands génies, que voulez-vous), car elle avait toujours le mot pour rire et aimait faire l’originale, ce qui était un agréable moyen d’animer le quotidien.
Par exemple, elle traînait dans son sillage un petit chat de gouttière, noir comme la mort qui répondait au doux nom de Marcelle Appenzzell, parce qu’elle trouvait que ça donnait un genre sorcière chic et marrant (d’ailleurs on aperçoit la bête effarouchée au bout du lit, regardez bien, Edouard avait le sens du détail, ça compte, dans la vie d'un peintre). Il faut dire qu’il aurait eu du mal à l'oublier, la petite chatte, vu le bruit insupportable qu’elle faisait la nuit en grattant les portes, jusqu’à ce qu’on lui ouvre et qu’elle se mette à grignoter avec soin les boucles de Victorine, qui connaissait déjà assez de soucis comme ça avec ses cheveux la pauvre.
Ainsi donc, elle avait de la vie plein les seins, et Edouard les aimait, et voulait le crier au monde, ce qu’il fit ; en retour on l’a hué, on l’a méprisé pour cette nudité crue et naïve , on lui a dit des horreurs, vous savez, même Zola y est allé de ses petites phrases vilaines, et le Salon de 1865 reste un bien mauvais souvenir pour Manet et Victorine (imaginez-la !), quoique ce ne soit pas le seul, Dieu protège leurs âmes tourmentées.
Après cette douloureuse expérience, Victorine est partie seule faire le point pendant quinze jours au Club Med de Marrakech, en sirotant des Maï-Taï on the rocks apportés par un boy du cru fortement impressionné par la manie du topless de la jeune fille qui n’aimait pas tellement les zébrures sur la peau (au cas où elle ferait à nouveau la modèle pour un autre impressionniste, à Giverny, l’hiver venu).
La suite de son histoire, il ne m’appartient pas de vous la révéler, mais sachez que si ça s’est vraiment mal fini (elle montrait des singes sur la butte Montmartre, vérifiez si vous voulez), sa poitrine fut épargnée, et le médecin-légiste chargé de clore le dossier en parlait encore, mémoire vivace et larme à l’œil, bien des années après.

mercredi 5 septembre 2007

Sacré(s) Gérard!


Aujourd'hui, un court message à valeur ajoutée pour vous conseiller la lecture ragoûtante du site consacré aux Gérard (y a qu'à cliquer).

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Personnellement, je ne connais pas de Gérard, ce que je déplore amèrement d'ailleurs.
Mais je connais des gens qui eux connaissent des Gérard.
Remarquez, maintenant que j'y réfléchis, en fin de compte, je connais un Gérard, un jeune en plus!
Sur ce site, vous découvrirez avec bonheur le nombre d'accidents de moto qu'a eu Gérard Depardieu sous l'emprise de l'alcool, une pétition pour le retour de Gérard Holtz à la présentation du Téléthon, et tout un tas d'infos de première main sur les Gérard.

Il y a des appels à témoin sur Gérard, des photos de Gérard, un forum de Gérard.

Si comme moi vous aviez tendance à vous moquer des gens qui s'appellent Gérard, eh bien voilà un site qui va vous le faire regretter!

Voici un petit florilège de Gérard pour un jeu: cherchez l'erreur!

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Tous ces Gérard, c'est bel et bon, cela dit, une question me taraude: à quand un Régis Magazine?

lundi 3 septembre 2007

Le nichon, vecteur d’inégalité et d’exclusion (sur la plage) (article scientifique pointu, attention les yeux)


Certes, c’est la rentrée ; eh bien justement, la plage, c’est déjà loin, il est donc temps de revenir en arrière, et de dresser un bilan sur les nichons en vacances.
Pour cela, j’inaugure une nouvelle rubrique, « Sociologie du nichon », qui va, je l’espère, nous apporter à tous beaucoup.

Le fier port du sein arrogant et visible de tous sur la plage est un phénomène bien plus complexe qu’il n’y paraît.
En effet, la morphologie, la capacité d’aisance du port et l’âge du sujet sont autant de détails qui font que l’égalité universelle des nichons devant le décolleté et la nudité n’existe pas. C’est moralement déplorable, nous en convenons, mais il s’agit ici d’exposer les faits, pas de se révolter.

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Pourtant, quoi de plus banal qu’un sein ? Après tout, nous en sommes toutes et tous pourvus, avec plus ou moins de bonheur évidemment, mais cet aspect de la question ne devrait-il pas se cantonner à l’intime et au personnel ?
Or il apparaît que sur une plage, par exemple, et c’est le sociologue et directeur de recherche au CNRS Jean-Claude Kaufmann qui s’amuse à nous le rappeler dans son ouvrage Corps de femmes et regards d’hommes (6€) la pratique du topless est strictement et sévèrement codifiée ; le nichon arboré doit répondre à des normes physiques et sociales drastiques (être jeune et ferme, quoique toutefois absolument désexualisé) sous peine d’être considéré comme inadéquat et outrageant.
On estimera le sein blanc mollasson côtoyant le nombril du sujet comme une violation des conventions de la nudité acceptable sur une plage, alors qu’on pourrait croire que cette pratique désormais courante (moi-même, voyez-vous, n’y rechigne pas), symbolise la liberté du corps et le détachement neutre du monde qui l’entoure, car de nos jours, on ne lorgne plus alentour, enfin sans trop d’insistance en tout cas. Parce que si on peut plus mater, bah on se pose un peu là, quoi.

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Malheureusement pour vous (parce que moi, ça va, hein !), Jean-Claude Kaufmann ne nous propose pas de solution, ce qu’en revanche s’est permis Pierre Bourdieu lui-même, qui dans un bel entretien au Magazine de l’homme moderne en 1998, n’a pas manqué de souligner l’importance du nichon dans le processus de construction ou de recomposition des identités estivales (sur la plage, le nichon se crée un nouveau moi, facteur majeur conditionnant vos capacités à gagner ou non des concours de décolleté).

Il me semble qu’il cherche à nous dire que le nichon doit lutter pour s’affirmer et ne pas se laisser étouffer par la domination masculine, l’ordre politique et esthétique, et le positivisme, et finalement, tout cela s’intègre à ce qu’il appelle « le paradoxe de la doxa », non ? Qu’en pensez-vous ?
Mon avis, et c’est un avis que vous êtes libres de contester, c’est que Bourdieu a cherché à libérer nos nichons, que le nichon ne doit plus craindre d’être subversif, de bousculer l’ordre établi. Et même si vos nichons sont plats, gigantesques, velus, en chute libre ou pointus, engoncés dans de la toile de jute ou dévoilés au tout-venant, vous avez bien le droit d’en faire ce que vous voulez, surtout si vous passez l’été en Bretagne, soyons honnêtes.

Cependant, l'expérience le prouve, le bikini, c'est bien, aussi!

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lundi 13 août 2007

Le vice dans le sang


Mon fils a pendu son objet transitionnel (son doudou), Cocotte, une bébé lynx, avec une de mes écharpes.
Symboliquement, à froid, je trouve ça très réjouissant.
Mais quand j'y pense plus sérieusement, ça paraît plutôt effrayant.

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dimanche 5 août 2007

Joyeux anniversaire Marie-Thérèse

Vous ne le savez peut-être pas, mais je travaille dans un centre social qui a pour mission d'aider, entre autres laissez-pour-compte, pas mal de SDF toxicomanes et alcooliques.

C'est là que je me suis liée d'une amitié sincère avec l'une de ces personnes, qui ont beaucoup à nous apprendre, et n'ont pas toujours eu, comme vous vous en doutez, une vie facile et semée de cacahuètes grillées.

Alors aujourd'hui, je souhaite un joyeux anniversaire à la courageuse Marie-Thérèse: j'espère que tu vas t'accrocher, trouver ta place dans notre société, qui t'a pourtant exclue de misérable manière, continuer le programme de réinsertion, prendre rendez-vous chez une nouvelle gynéco, faire un régime, me rendre les huit cents euros que je t'ai prêté, arrêter de fumer de l'héro et de voler du Pineau des Charentes dans les petites superettes de quartier.

Bon courage, et que la force soit avec toi, Marie-Thérèse.

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mardi 17 juillet 2007

La saga de l'été #6 et fin hara-kiri sur le petit grill


Les soubresauts sentimentaux demeurent le sel de l'existence.

Il n'empêche qu'alertés par les tendances suicidaires de l'une comme de l'autre, nous avons préféré, par altruisme animalier, mettre fin à leur solitude et leurs souffrances. Saisies dessus dessous sur un petit grill en fonte, avec des brocolis à l'eau, elles furent ma foi délicieuses. Par contre, les poils de chat, c'est super chiant à arracher.


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à gauche, feue Cléopâtre; à droite, feue Isadora.

Triste? Certes, mais diététique!

dimanche 15 juillet 2007

La saga de l'été #5 la malice des complices


-nostalgie 2005-
(poème)

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POEME

attendrie au souvenir des dialogues anciens
assis sur un muret le cul tout
froid
en train de fume-fume
avec un bol de thé au jasmin dans les mains

(putain qu'est-ce qu'on rigolait bien)

***

- Dis donc belle gosse, on remet ça jeudi comme on a dit, OK?
- Avec plaisir, mais à l'abri des regards!
- Bah non pourquoi? c'était bien de faire ça en public! J'ai adoré! C'était PALPITANT!
- Oui, c'est excitant de se faire mater!
- Ou alors on va chez toi, dans ton antre féerique et lubrique et on demande à Médor et Rantanplan de venir, à quatre c'est bien aussi. J'apporte mon caméscope.
- J'ai jamais fait ça. Toi si? Coquine!
- Toi, tu t'occupes de la logistique et moi, du champagne et des capotes.

vendredi 13 juillet 2007

La saga de l'été #4 Isadora


isadodolapute2Belle et mystérieuse, elle jouit d'un port aristocratique, d'une douceur incomparable et malgré une étouffante timidité, elle sait se faire aimer et convoiter. Elle ne ronronne jamais, lui complaire est une gageure et c'est sur les genoux d'un homme qu'elle aime à se reposer.
Amoureuse, sa Cléopâtre l'a récemment déçue; une broutille bien sûr, cela étant, il est bien difficile de se confondre en excuses maintenant que des mots (et quels mots!), ont été lâchés. L'instinct de survie, l'énergie de sa race, l'amour enfin, ne semblent pas suffire à réveiller le feu. Il ne lui reste plus que des souvenirs heureux, des rires de gorge, des petits mots, pleins de malice, griffonés à la va-vite sur des morceaux d'enveloppes usagées.

Alors elle ferme les yeux, et se retrouve enfin.


jeudi 12 juillet 2007

La saga de l'été #3 de la gauche et de la longévité des couples de chattes


100_9005Etre de gauche, c'est bel et bon, mais pas facile, pas naturel, cela nécessite un effort intellectuel, de réflexion, d'analyse et enfin de don de soi; c'est Philippe Val qui le dit, et il dit aussi que l'homme à l'état de nature est naturellement de droite; civilisé, il penche enfin à gauche.
D'ailleurs, ça se vérifie chaque jour, regardez dehors, lisez le journal.

De même, la longévité d'un couple, ça n'a pas de secret, ou plutôt si, le secret, c'est l'effort, un effort de tous les instants pour accepter un tas de compromissions affreuses (de la levrette aux fessées en passant par le cunnilingus ou l'absence de pénis).

Un couple, à part chez les hippocampes, n'existe que pour assouvir ses besoins primaires; peu satisfaisants, ou proposés par un tiers, ils sont la cause des défections du projet-couple, si nombreuses de nos jours.

Un caprice, et voilà la rupture, bête et brutale, comme disait l'autre.

Prolégomènes un peu fouillis à cette triste quoique sobre constation: la sombre Cléopâtre et l'altière Isadora semblent bien sur le chemin d'une fin sotte et inutile, par manque de conviction et refus stérile de toute concession accomodante.

L'une souhaite plus d'engagement, l'autre plus de passion, dans l'absolu, les deux chattes, un homme plutôt qu'une compagne d'infortune, différents suffisants pour engranger inéluctablement le processus de séparation.

Panier conjugal déserté. Objectifs divergents. Elles n'ont même pas un enfant, ou un crédit sur vingt ans à se mettre sous la dent pour se forcer à rester!

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Il est trop vrai, alors, comme le disait Roger Martin du Gard (pas de panique, je connais pas par coeur des citations de Roger Martin du Gard, j'ai lu ça dans le Robert en cherchant un synonyme qui me plaise au verbe "transiger"), que "les intérêts transigent plus facilement que les sentiments".

mardi 10 juillet 2007

La saga de l'été #2 omar m'a tuer

s'il vous plaît aidez-moi si vous lisez ces lignes vous pouvez sans doute quelque chose pour moi, je ne sais plus à qui m'en remettre, comprenez-moi je vous en supplie et ne vous inquiétez pas, je ne vous causerai pas d'ennuis vous n'entendrez plus jamais parler de moi, simplement, aidez-moi un instant, soyez humain et aidez donc votre prochain, fut-il animal je ne peux plus rester dans cette famille, ils me torturent tous le gamin m'enferme dans ses tiroirs et sa soeur c'est pire, c'est qu'un bébé mais elle m'arrache des touffes de poils dès que je passe sous son nez pour faire genre chat gentil et en plus ils sont tous là à s'attendrir "oh la coquine", et de glousser de contentement et la mère qui me traite de pute à chaque fois qu'elle remplit les gamelles de croquettes leclerc, encore avant c'était des whiskas chaton mais depuis qu'ils nous ont emmené chez ce barbare de vétérinaire ils disent qu'ils ne veulent plus dépenser un centime de trop pour nous qu'on les saigne tout en leur pourrissant la vie c'est pas de ma faute si j'aime faire pipi sur leur lit à ces deux là, elle est si moelleuse, leur couette, et cette odeur puissante de mâle dominant ténébreux que lui laisse sur les draps me rend dingue à chaque fois, mais il ne comprend pas mes messages d'amour et se met à hurler en ôtant les draps souillés: pourquoi les changer, nous aurions pu communier et cette conne d'isadora, encore avant elle se montrait amicale et honnêtement je savais y trouver mon compte même si c'est contre-nature parce que lorsqu'on est seule voyez-vous un peu de chaleur c'est agréable mais depuis que je déprime, je grossis à vue d'oeil et les rares fois où on se câline c'est nul fade et sans passion,
ils disent qu'un jour ils nous laisseront dans la forêt et qu'on fera moins les malines avec les écureuils et les renards qu'on n'aura rien d'autre à bouffer que le produit de notre chasse, pêche et cueillette, des baies et des orties, comme les premiers hommes et ça les ferait bien marrer si on arrivait un jour à gober une fourmis je vis dans l'angoisse de l'abandon et ce stress est à l'origine de diarhées, d'accord, et alors lui, pourtant si beau se fâche quand il nettoie la litière et c'est des palabres sans fin pour savoir combien de vaisselles et de lessives pendues vaut une litière changée avec ces horreurs (n'exagérons rien!) et puanteurs mais mes problèmes intestinaux je n'y peux pas grand chose heureusement ils sont persuadés que c'est Isadora et comme elle se cache toujours dans un buffet plein de paperasse elle réussit à échapper à des coups de pieds n'empêche que je vis dans la crainte et le souci alors qu'est ce que je peux faire à part espérer que vous viendrez m'aider par exemple si vous avez un mâle chez vous

j'en ai besoin

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lundi 9 juillet 2007

La saga de l'été #1 un an a passé


Previously on saga de l'été

Août 2006: nous suggérions qu'Isadora et Cléopâtre n'allaient pas tarder à décéder des suites d'une chute ardemment désirée par autrui, depuis le haut d'une falaise.
En réalité, par la grâce d'un Dieu faible et lâche,
elles ont survécu quelque temps.

***

été 2007, début des vacances

Un an de plus. Une passion qui s'étiole, un couple entré en routine.

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Un an avait passé, et elles se connaissaient désormais mieux que personne.

Leurs loisirs symbolisaient cette entente cordiale: elles n'aimaient rien tant qu'aller pisser en choeur sur les draps nouvellement changés et sentant le propre de leurs maîtres, sur les serviettes qui traînaient dans la salle de bain, ou même sur le tablier de cuisine chu à terre.Voire mon sac de piscine, putes qu'elles sont (note de l'auteur).

Elles ne dédaignaient pas s'alanguir, à l'occasion de longues siestes, côte à côte, sous un rai de soleil traversant une fenêtre du salon, mais c'était plus le fait d'une frileuse habitude que par renouvellement perpétuel d'une commune et sensuelle tension sexuelle.

Il arrivait encore qu'elles fassent l'amour, de temps à autre, mais toujours de la même façon; les mêmes gestes, les mêmes coups de langue aux mêmes endroits, les mêmes rythmes, selon un ordre bien établi.
Après tout, pourquoi changer une méthode qui gagne?

vendredi 6 juillet 2007

Filomène de Koh Lanta 7


Et voilà comment ma première soirée kohlantesque de l'année s'est réduite à une sombre colère en constatant avec effarement qu'une des candidates portait le même prénom que moi.

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Filomène de Koh-Lanta 7 (on dirait un nom de noble!)

Voyez-vous, mon prénom si rare en France (parce qu'au Sénégal, c'est une toute autre histoire, mais on s'en fout), qui m'a si longtemps fait souffrir, quand j'étais surtout "philosophie à lunettes" pour les multitudes d'Audrey, Julie et autres Nicolas (ah ah), j'en suis devenue fière avec le temps, et maintenant il m'appartient, à moi.

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chapelle de Ste Philomène à Courset

Je n'ai au pire que rencontré des personnes m'affirmant se souvenir d'une arrière-grand- tante, de Corse du sud, fière et rigide, se prénommant Filumena.
J'ai croisé au hasard de lectures ce prénom, incarné en de vieilles et grosses femmes provençales: la mère d'Angèle, la pièce de Pagnol, par exemple.
Il y a aussi Philomène Esposito, une obscure réalisatrice, qui me dérange un brin avec ses films moisis.

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Sainte Philomène, vierge et martyre

Petite, les autres enfants me regardaient toujours de travers quand on me présentait, il fallait répéter, pour expliquer.
Plus tard, ce prénom rarissime est devenu, aux yeux des garçons, un gage d'une personnalité intéressante, originale et pulpeuse.

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rue Sainte-Philomène à Bordeaux

De nombreux professeurs s'attardaient sur mon cas devisant sur ce sujet à part entière qu'était mon prénom.
Ils m'ont parlé des racines grecques, ils ont badiné sur le curé d'Ars et sa dévotion à sa chère sainte Philomène, et sa sainteté, d'ailleurs, parlons-en, l'était pas forcément complètement vierge ou martyre, gloussait un professeur d'histoire contemporaine à la sudation excessive et problématique.

Mon Philomène s'est parfois transformé en Philo, Filu, et même Phiphi, mais alors j'avais huit ans.

Un copain du lycée tombé sur un blog de nichon tenu par une Philomène m'a reconnue, mais c'était facile, puisque je suis la seule.

Maintenant il y a Filomène de Koh Lanta 7, avec un f en plus, et pas ph, et je ne sais pas si j'espère qu'elle soit éliminée rapidement pour l'oublier très vite, ou si elle me ferait un grand plaisir en étant la plus pute de toutes les putes qui jouent à Koh Lanta.

Trahira, trahira pas? Quel suspens supplémentaire, juste pour ça!

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tatoo Koh Lanta gagné dans un paquet de Yop en 2005

J'entends certains se gausser de ma passion pour ce jeu qui je l'admets volontiers est la sordide incarnation télévisuelle de l'expression "opium du peuple": c'est con, bas, ravive les instincts les plus primaires et nous montre la condition humaine sous son jour le plus noir, pourtant, pourtant, je ne saurais me passer de ce moment de détente estival, comme je vous l'avais avoué en 2005 et l'année suivante à l'occasion d'une déclaration d'amour à Denis Brogniart, l'homme à la pomme d'adam capable de décapsuler les bières. J'assume.


vendredi 29 juin 2007

L'or des médailles remportées

L'année scolaire s'achève et mon petit d'homme a triomphalement remporté une médaille.

Il y avait des larmes dans ses yeux brillants, comme dans ceux de son papa, et des miens.

Une délégation officielle représentant les deux côtés de la famille s'était déplacée pour encourager le héros de la journée. Nous étions sept à l'adorer, de loin, depuis les vestiaires ouverts surplombant le bassin.

Nous avons trépigné d'angoisse et d'impatience quand les enfants se sont alignés sur le rebord, notre coeur s'est serré quand il a plongé, nos dents ont grincé quand un petit con a failli le dépasser, son papa et moi nous sommes agrippés l'un à l'autre, quand notre fils a vérifié d'un coup d'oeil professionnel l'évolution de ses adversaires dans le bassin, et tout s'est emballé quand, nageant sa deuxième largeur sur le dos, la chair de notre chair a explosé le chrono et creusé une demi-largeur d'avance entre lui et le second.

Il est sorti de l'eau d'un bond athlétique, beau, musclé et lumineux, comme un champion qu'il était désormais, et, exagérant l'essoufflement causé par sa performance, s'est assis tranquillement en attendant l'arrivée des autres nageurs.

Il a enfilé, joyeux, comme tous ses copains, son nouveau tee-shirt imprimé aux couleurs de la société de natation.

L'ensemble de l'équipe des Minots a ensuite défilé tout autour de la piscine, sous les applaudissements des parents attendris, caméras numériques à la main, et surtout des nageurs plus âgés, qui attendaient leur tour pour éblouir leur monde.

Une ancienne championne de France leur a décerné à tous leur toute première médaille, et comme mon fils, mon coeur s'est gonflé d'orgueil.

A la sortie des douches, il a hurlé "Maman! t'as vu! j'ai gagné une médaille!".

Sur le chemin du retour de la piscine, il m'a dit, en me serrant la main très fort: "J'espère que c'était pas un rêve".

Il a dormi avec sa médaille, cachée dans la poche de son pyjama rouge, celui avec le bateau de pirate dessiné dans le dos.
Il l'a emmenée à l'école, le lendemain, pour raconter tout ça à sa maîtresse et à ses copains. Moi j'ai fait pareil sur mon blog de nichon.

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vendredi 15 juin 2007

Les vacances avant les vacances


L'autre jour, impromptu, j'honorais de ma présence les locaux d'une ANPE, et j'ai été bien surprise!

Je pensais arriver dans un lieu sordide, avec beaucoup de pauvres, des maigres aux cheveux filasses (et gras), et puis des tas de gens méchants occupés à rayer des listes et à inventer des chiffres.
Que nenni!
On se serait cru au club Med de Boulmane du Dadès, par une chaude après-midi d'été!

Imaginez la scène: les hommes, au teint clair, portent chemisettes à carreaux et rient entre deux portes avec les femmes, au teint orangeâtre, elles, et grâcieusement parées de bijoux turquoises et de tuniques imprimées.
Le reste de la population de ce lieu improbable est composé d'une écrasante majorité d'arabes, des jeunes, des vieux, quelques noirs, et un intermittent du spectacle, un danseur beau comme un dieu qui s'occupe de spectacle vivant.
La chaleur est étouffante car la clim ne marche plus dans le hall, et vous êtes à tout bout de champ invité à participer à "des ateliers" proposés par des "prestataires".

Mais "encore faut-il ne pas demander la lune", vous dira-t-on souvent, car vous n'êtes pas au club de Boulmane du Dadès.